Inauguration

INAUGURATION DE LA MAISON DES POTIERS

Par Philippe GAC

Le samedi 16 mars à 11 heures a eu lieu au village de Kerez l’inauguration officielle de la maison des potiers qui devient un petit musée.

L’inauguration officielle a eu lieu en présence de Pierre Salliou, maire, Loïc Frémont, président de l’association les Amis des potiers, Serge Delrieu, sous- préfet, Alain Cadec, sénateur, Guillaume Louis, conseiller départemental, Philippe Le Goff, maire de Guingamp, Mona Bras, présidente des Amis du patrimoine de Guingamp, des élus de Pabu, et des communes avoisinantes, des membres de l’association des Amis des potiers, de Mme Lennon, architecte, des artisans qui sont intervenus, de descendants d’Étienne Bouillé, d’un groupe habillé en costume de travail de 1850 et de particuliers.

La maison des potiers datant de 1727 époque où régnait le roi Louis XV dit “le bien aimé”, a été remarquablement rénovée et son intérieur a été meublé en s'inspirant de deux tableaux peints par Étienne Bouillé à la fin du XIXème siècle. Le mobilier est issu de dons. Sur le faîtage on peut remarquer des plantations composées d’iris et de joubarbe (barbe de Jupiter) qui, selon la légende, a été donnée aux hommes par Jupiter, dieu romain. Cette plante résiste à la chaleur, au froid, à la sécheresse. Elle est comestible, réputée efficace contre les brûlures, les furoncles, les hémorroïdes, les piqûres d’insectes, elle guérit les plaies et calme la douleur.

La maison des potiers a été financée quasiment intégralement par des dons et des subventions.

Pierre Salliou a évoqué les conditions de vie miséreuses des potiers qui, de surcroît pour vernir leur poterie, utilisaient du plomb provenant du champ de tir de Plouisy, ce qui leur engendrait le saturnisme (le saturnisme est la maladie d'intoxication aiguë ou chronique par le plomb). 

Les intérieurs étaient à peine éclairés et étaient enfumés. Bon nombre de potiers avaient une petite activité agricole en complément. Les poteries étaient connues pour leurs qualités bien au-delà du canton. Elles servaient surtout de contenant à usages divers.

Les potiers réalisaient également des ornements extérieurs pour le faîtage des églises dont celle du bourg. 

L’activité prit fin en 1914 après presque 2000 ans. La fin de la poterie est la conséquence du remplacement progressif des ustensiles en terre cuite par l’aluminium, la fonte et le verre. Privés de leur activité, mais soucieux de nourrir leurs familles, ils parviennent à se faire embaucher aux usines Tanvez à Guingamp pour occuper les emplois les plus ingrats qui leur étaient réservés. Cependant de la fin du XVIIIème siècle au début du XXème un certain nombre d’entre eux étaient terre-neuvas de février à août de chaque année afin d’améliorer les conditions de vie de leurs familles. Des morceaux de poteries de Pabu ont été formellement identifiés à Terre-Neuve et sont exposés aux Champs Libres à Rennes ainsi qu’au musée de Saint-Brieuc. À noter aussi qu’il y avait chaque année, le dimanche de la Quasimodo (dimanche après Pâques), la fête des potiers avec une spécialité, le casse-pot.

Serge Delrieu passionné d’histoire a quant à lui narré la vie d’une famille de potiers.

Alain Cadec a salué le magnifique travail réalisé et les élus qui ont permis de donner corps à ce projet.

Pour mémoire, en 1711, on recensait 350 potiers sur Pabu, sur les villages de Kerez et Kerhré (actuel quartier de La Poterie). Il constituait l’un des cinq établissements potiers du département avec Lamballe, Dinan, Lannion et Moncontour.

Les visites du musée seront assurées par des permanences de bénévoles ; le fil conducteur sera l’histoire de Pierre Nicol en 1850. Il était propriétaire de cette maison et de deux autres, ainsi que de quelques lopins de terre lui assurant un complément de revenus.

Ce travail de restauration va se poursuivre par le dégagement du four communautaire qui fera l’objet d’une rénovation. La maison édifiée sur la parcelle du four communautaire deviendra, quant à elle, un centre d’interprétation et d’animations autour des potiers et de la poterie, auprès des scolaires et / ou des adultes, et accueillera en son sein une exposition de tessons de poteries et d’objets anciens.

La maison des potiers va être inscrite dans le circuit de randonnée à proximité auprès de la Fédération Française de Randonnées.

À l’issue de l’inauguration, le maire a convié les personnes présentes à partager un pot de l’amitié à la mairie, pot préparé par Bernard Henry, adjoint, et Sandra, agente communale. En plus d’un temps d’échange, ce moment de rencontre a permis de visiter la très belle exposition "Femmes de Pabu et d’ailleurs".

Annie Le Houérou, sénatrice, retenue par d’autres obligations nous a rejoint à la fin du pot.


Philippe GAC